Léo Aupetit est parti de Paris pour aller étudier à Arles en passant par Bruxelles. Il passe son temps sur les routes, souvent en collaboration avec la presse, à écumer tous les festivals, concours, compétitions les plus improbables pour découvrir la France. En 2020, il conçoit un livre en pierre de 300 kg qu’il déplace avec 2 amis à travers la France confinée qui commence en Camargue. Cette œuvre sur la route est montrée à tous ceux et celles qui leur ouvrent leurs portes. Leur voyage se fera aux hasards des face à face. En découle un film présenté pendant le festival FataMorgana au Jeu de Paume et un livre “Bande organisée” publié aux éditions du Seuil dans la Collection Fiction et Compagnie. Sous des airs de faux photo-do- cumentaire, Léo adopte une posture presque intrusive pour pouvoir chambouler le quotidien en donnant la chance au hasard de rejaillir sur l’image. Il photographie les gens dans des mises en scènes ou des poses à sa propre image, sans filtre.Il s’est toujours questionné sur sa capacité à s’immerger dans un environnement qui n’est pas le sien et s’intéresse à sa neutralité en tant que personne extérieure aux situations qu’il photographie. Sa photographie ne ment finalement pas sur ce qu’elle est qualifié de photoreportage à défaut, car lui assume ce côté provocateur qui laisse place à des situations étonnantes autant pour le modèle, le photographe et le voyeur.

Carla-Vladya Subovici

LEO AUPETIT DANS LIBERATION

La photographie sans compromis de Léo Aupetit est le reflet de son époque et il en capture ses excès d’une façon frontale et intrusive. Images volées, souvent au flash, il n’hésite pas à se rapprocher au plus près de ses sujets, souvent des inconnus. Son esthétique trash et festive est à la fois présente dans sa manière de faire et celle de diffuser ses images, qu’il re-photographie sur son écran d’ordinateur, ré-affirmant son style. Ce processus créé aussi un second calque d’image, ajoute une dimension méta à ses images, nous rappelle qu’aujourd’hui tout passe par des écrans. Avec humour et provocation, il n’attends pas ses photographies, il va les chercher : la vie transpire de ses images.

Robin Lopvet